Les organisations internationales ont décrit la résilience des Burundais dans la crise actuelle. Dites-leur cela ». Pour éviter la dérive vers un conflit ethnique, les Nations unies, l’Union européenne et l’Union africaine devraient appliquer des sanctions contre tous ceux qui tiennent des discours d’incitation à la haine et aux discriminations, et se mettre d’accord sur le déploiement au Burundi de plusieurs centaines d’observateurs des droits humains et de policiers internationaux, voire d’une force d’intervention en cas d’urgence.
La diminution du soutien des bailleurs vient s’ajouter à l’impact économique de cette incertitude, et le quotidien des citoyens devient de plus en plus difficile. La pratique des maîtres-parents (enseignants à temps partiels hors fonction publique appelés « abakutsakivi ») tend à se répandre. Avec une économie en récession depuis 2015, les conditions de vie des Burundais et l’accès aux services se dégradent. attribuent toutes la dégradation de leur situation à deux facteurs : la hausse des prix des produits alimentaires et la baisse de leurs salaires en termes réels. cit., p. 3. Selon certaines sources, Cette aide pourrait faire l’objet de convoitises de la part des acteurs burundais (y compris la population, les autorités, les ONG, et d’autres acteurs locaux) et pourrait créer une concurrence entre eux. Ainsi, pour faire face à ces défis, dont celui du vieillissement de la population, les hommes doivent pouvoir répondre à leurs besoins de manière durable. Au cœur de la confrontation actuelle se trouve la question suivante : « faut-il ou non changer le système institutionnel d’Arusha ? « La pénurie de carburant déstabilise la capitale », « Rumonge : la pénurie du carburant affecte la pêche », « Economic and Social Impacts of the Turmoil in Burundi: An Overview », op. Alors que des progrès avaient été accomplis depuis la fin de la guerre civile en matière de santé et d’éducation grâce aux investissements conjugués des bailleurs et du gouvernement, ces services sociaux sont aujourd’hui en déclin en raison de la forte contrainte budgétaire.
Cette hémorragie vide le pays de ses forces vives et illustre la rupture du pacte entre le régime d’un côté, et certains groupes sociaux de l’autre (les citadins de la capitale, la communauté tutsie qui craint un nouveau génocide et la vieille garde de l’armée). Toutes les catégories de la population en paient le prix. cit.Entretien de Crisis Group, personnel d’une agence de développement, Washington D.C., novembre 2017.Entretiens de Crisis Group, acteurs économiques, Bujumbura, mai et septembre 2017. Ce soutien direct à un large réseau d’organisations de la société civile permet d’agir concrètement au niveau de la généralisation des pratiques agricoles, mais aussi au niveau politique, à travers le plaidoyer en faveur de l’agro-écologie et de la souveraineté alimentaire.Pour œuvrer à un monde juste et durable, une société civile organisée est nécessaire. Mais comment va-t-on les fabriquer ? Après avoir suspendu son aide directe au gouvernement en 2016, l’UE doit redoubler d’efforts pour faire en sorte que son soutien bénéficie à la population. Le dialogue est pourtant indispensable pour sortir de l’impasse et éviter que l’histoire douloureuse du pays ne se répète. Les effets déjà très visibles du changement climatique, combinés à la perte de fertilité des sols et à l’augmentation de la population, menacent gravement la sécurité alimentaire. Avec le retrait de son principal bailleur (l’UE) et des dépenses sécuritaires en hausse, le gouvernement a plus que jamais besoin d’argent. A ceci s’ajoutent les changements climatiques, qui ont fortement modifié la pluviométrie. Economie: FIDA, 13 février 2019. Iwacu s’intéresse à l’économie, la société, la justice, la santé, l’environnement, la culture, le sport, bref à tout ce qui fait la vie nationale. Alors que l’agriculture représente encore 40 pour cent du PIB et occupe plus de 70 pour cent de la population active, les livraisons d’engrais ont accusé des retards à répétition en 2016 et 2017. Cette débrouille va parfois jusqu’à la corruption et au vol, comme le reconnaissent des petits fonctionnaires. Il accuse l’UE de mener une « guerre humanitaire » contre le Burundi, et n’hésite pas à attribuer tous les maux du pays à la suspension de l’aide européenne, tout en demandant sa restitution. La crise socio-humanitaire en gestation, l’insécurité physique, politique et économique d’une partie de la population, la peur et le fait que le Burundi soit privé de contre-pouvoirs institutionnels et de médias libres, créent les conditions idéales d’un pourrissement et d’une ethnicisation du conflit.