On y fit un long séjour.

Là, il y avait du monde, douze à quinze mille habitants... Pour fêter son départ du pays de Konni, la colonne Voulet Chanoine brûla Rima jusqu’à la dernière case. Le jeune officier à la recherche de l’empereur Mog’Naba ... faisait décapiter les vaincus quand il ne maniait pas la lame lui-même : les vaincus s’allongeaient devant lui et tendaient le cou, faute d’avoir su répondre. Dissertation,les résistances à la conquête coloniale en côte D'ivoire. On en était venu à ne plus savoir que faire des prisonniers. Un assez vieil ouvrage, s’il en est, et qui nous vient de la charmante Union soviétique « Les razzias opérées dans les villages pour se procurer des porteurs se multiplièrent.

Il n’en restait plus que des ruines. Le 5 janvier 1899, la colonne Voulet Chanoine campa à Sansanné Haoussa. Des combats acharnés eurent lieu pour la conquête des villes Djenné et Bandiagara.En 1893, les troupes françaises subirent une défaite sérieuse devant Tombouctou. La terreur les précédait. On commença par s’y fournir régulièrement et gratuitement, en légumes, en mil, en volailles et en poissons.

Pendant ce temps, le colonel Vimard, gouverneur du Soudan, avait longtemps temporisé, craignant pour ses galons, pratiquant la rétention des informations. Tout d’abord, les Français occupèrent la ville, mais ils en furent chassés par des détachements de Touareg. « Le vendredi 13 janvier, la saison sèche commencée, l’armée passa de l’autre côté du fleuve pour marcher au Nord-Est. Un jour, il condamna toute une section à recevoir vingt cinq coups de corde. Le présent billet ambitionne de faire d’une pierre deux coups: évoquer sommairement un sujet historique intéressant, c’est le cas de le dire (la colonisation et les résistances donc) et inaugurer cette petite rubrique « Coin Lecteur », où j’entends partager des lectures ou des extraits d’ouvrages tout aussi (…) Selon de nombreux ouvrages occidentaux consacrés à « l’épopée coloniale », la population africaine aurait accepté de bon gré la tutelle française et accueilli les conquérants à bras ouverts. « Tout au long du mois de juin, on avait baigné dans l’orgie. Il donna l’ordre à la dernière minute de se faire sauter avec ses proches. « La terre d’Afrique bruisse de mille échos ». Chanoine, en mal de reconnaissance, châtiait ses hommes à tour de bras. Puis les prisonniers capturés en cours de route, de Say à Sansanné Haoussa, ou lors des reconnaissances, entassés dans une autre enceinte ». Jusqu’à présent, le gouverneur du Soudan temporisait : « la prudence conseillait d’attendre les révélations verbales du commandant Crave, de faire la part des inexactitudes, des témoignages de deuxième main, de ne pas accuser Voulet à la légère ». Puis, les vieux, armés de leurs bâtons, les « chibanis » et les aveugles... On sabra jusqu’à épuisement... » « On suivit les survivants dans la ville... l’intérieur ressemblait à une taupinière, avec des rues couvertes, des maisons fraîches et propres construites autour de patios, avec des logements pour les femmes, des bains, des serviteurs, des écuries, des greniers pleins de bonnes choses... Les boutiques regorgeaient de marchandises et de tant de monde qu’on ne savait plus qu’en faire. Les discussions vont.

Crimes de la France: histoires oubliées, histoire occultée « La langue est le glaive du roi ! On pendait, on assommait, on précipitait les corps dans les puits inutiles, on brûlait, on laissait pourrir les cadavres en plein champ. Le retour de l’ancien conquérant pétrifia les indigènes... ». Voulet, comme son second Chanoine, « tiennent des raisonnements sur les avantages de la terreur, prétextant que la guerre la plus « humanitaire », est la plus courte, donc la plus impitoyable. A Ouagadougou, la colonne prit le temps de grossir et de pourvoir à son ravitaillement : bœuf à bosse du Niger, moutons, chevaux, toiles, mil... « En quittant Koupéla le 24 novembre pour s’enfoncer dans le Gourma ... Chanoine ne pouvait plus suivre la ligne télégraphique car sa construction avait déjà saigné le pays et il ne restait plus assez d’hommes valides pour porter plus avant la voix de la civilisation ». L'introduction, développement et la conclusion. Joalland en rendit compte immédiatement : « Notre drapeau flotte sur les rives du Tchad... Notre mission a réussi complètement. Le charnier est tellement effroyable que les officiers renoncent à compter les morts. Surtout quand tu parles de Samory Touré, c'était un chef de guerre Malinké mais allié avec l'empire Peulh du Fouta Djallon, tout comme l'empire Shongaï de l'est du Mali. A la veille de Noël 1899, des troupes furent détachées sous les ordres de Meynier pour conquérir le Baguirmi (région entre l’erguig et la route d’Abéché) » ; loin vers le sud elles atteignirent Bousso puis Sahr. La prise de Ségou en 1890 leur coûta très cher, ses défenseurs leur infligèrent des pertes importantes.

L’odeur était infecte. « Le sort de Sansanné Haoussa fut décidé. Quand la mission quitta Birni n’Koni, le 24 mai 1899, la petite ville, située sur la carte 2°49’ de longitude et 13°46’35’’ de latitude avait cessé d’exister. « Horreur indicible ». La note Equato-Guinéenne de Claude Guéant Des pécheurs, autrefois, y auraient mis leurs filets à sécher. Le monde est façonné par les grands esprits et les grandes idées, mais tout commence à l'état de "mots et murmures".